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Célébration(s)

 

Vidéo - 17’55, 2008-2013

Sandrine Rodrigues et Cyril Clisson

 

La vidéo Célébration(s) est née du texte-objet Nouba d’Eugène Savitzkaya ; de l’envie, du besoin de donner une autre matière à ce récit, qui, par sa forme plastique, présente des similitudes avec le montage vidéo en considérant chaque « voix » comme une piste vidéo et/ou une piste audio.

Au-delà de cet aspect formel, le sens même du récit et le principe de la vidéo ont ce point commun : le temps.

Dans Fou Civil  Eugène écrit : "On représente toujours le temps sous la forme d'une ligne. Comme c'est chiche ! Comme c'est mesquin ! Le temps est en fait un gros saucisson qui sèche par un bout et se complète par l'autre dans la vessie qui se distend. Et des milliards et des milliards de choses sont comprimées dans ce saucisson, des oiseaux, des fleurs, des montagnes, des mers, des femmes, des hommes, des puces, des vaches, des éléphants, des cachalots, des fougères et des tiques, des flots de voitures de 8h, de 17h, de 19h, etc., et bien sûr du cochon, et pourquoi pas du mouton et de la chèvre, et même du kangourou, rien ne s'y oppose, et tout ce qui s'ensuit." 

 

 

Tout est là. Célébration(s) se (re)présente justement comme un "gros saucisson", un objet qui se tend et se distend, gonflé par toutes les « choses » qui y sont comprimées, gonflé aussi par toutes celles qui semblent ne pas y avoir pris place, les vides, comme des aérophagies. Il explore et expose ce que nous sommes, propose une réponse à l’infernale question « Qui es-tu ? ».

 

 

Le postulat était simple : générer un corpus de vidéos fait à deux mains, à deux subjectivités et réalisées avec des téléphones portables. Images prises sur l'instant et guidées par les souvenirs du texte, son effet sur chacun de nous, ses résonnances en nous. Penser à n'importe quel quidam qui fait des images avec ce qu'il a sous la main. On ne voulait pas d'images « chiadées », en écho avec le brouhaha, le bruissement que l'on retrouve dans le texte. En écho aussi avec ce que le temps laisse de traces dans nos mémoires, images imprécises, floues.

Deux ans pour filmer, glaner des scènes, des endroits, des visages, quelques minutes (secondes) volées à nos vies, à celles de nos proches, à celles d’inconnu(e)s... Avec un dénominateur commun : chacun de ces instants avait, consciemment ou inconsciemment, un lien avec le texte et le travail préparatoire effectué ensemble.

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